La dernière collection des métiers d'art imaginée par Karl Lagerfeld pour Chanel a transporté le temps d'un défilé les invités de la prestigieuse maison de couture dans une ambiance orientale. L'art byzantin était en effet à l'honneur dans les salons de la rue Cambon.
Le parurier Desrues, le plumassier Lemarié, le brodeur Lesage, le bottier Massaro, le modiste Michel, le parurier floral Guillet et l'orfèvre Goosens ont réuni leurs talents pour réaliser cette collection. L'art byzantin était déjà la signature de la collaboration entre Gabrielle Chanel et Robert Goosens, qu'elle nommait par ailleurs son "byzantin barbare". Tous deux appréciaient le mariage entre matières précieuses et pacotille, créant ainsi un nouveau style baroque.
Karl Lagerfeld a dessiné une collection presque paradoxale, conciliant l'apparente sobriété des coupes avec le faste des ornements. Déclinant tout un vestiaire dans une palette de couleurs allant du bleu – bleu nuit ou bleu minéral – au pourpre, au violet et au vert profonds, le défilé commence cependant par une série de tenues noires : manteaux, vestes, robes, uniquement rehaussés de boutons dorés réalisés par le parurier Desrues, aux formes géométriques simples.
Le parurier Desrues, le plumassier Lemarié, le brodeur Lesage, le bottier Massaro, le modiste Michel, le parurier floral Guillet et l'orfèvre Goosens ont réuni leurs talents pour réaliser cette collection. L'art byzantin était déjà la signature de la collaboration entre Gabrielle Chanel et Robert Goosens, qu'elle nommait par ailleurs son "byzantin barbare". Tous deux appréciaient le mariage entre matières précieuses et pacotille, créant ainsi un nouveau style baroque.
Karl Lagerfeld a dessiné une collection presque paradoxale, conciliant l'apparente sobriété des coupes avec le faste des ornements. Déclinant tout un vestiaire dans une palette de couleurs allant du bleu – bleu nuit ou bleu minéral – au pourpre, au violet et au vert profonds, le défilé commence cependant par une série de tenues noires : manteaux, vestes, robes, uniquement rehaussés de boutons dorés réalisés par le parurier Desrues, aux formes géométriques simples.
Sur la tenue noire portée par Sasha Pivovarova on remarque toutefois les premières broderies inspirées des célèbres mosaïques du mausolée de Galla Placidia à Ravenne. Le motif, simple, est de forme circulaire, agrémenté de motifs végétaux imaginaires. On retrouvera sur le manteau bleu porté par Ashley Smith des broderies beaucoup plus riches, dorées, inspirées des mosaïques de la voûte centrale du même mausolée, figurant le motif d'une croix au milieu d'un firmament étoilé.
Les drapés, les asymétries, les panneaux libres sur le dos et le devant, les tablions évoquent les tenues antiques et orientales, de même que les décorations multicolores qui ornent les robes en soie bleu nuit, noire ou violette.
Les mannequins sont chaussées de cuissardes en daim ou de sandales aux découpes en forme d'arabesques dorées ou richement décorées elles aussi de carrés de pâtes de verre.
La silhouette byzantine se voit cependant agrémentée des accessoires classiques caractéristiques de la maison Chanel : mitaines, incrustées de pierreries multicolores, et sautoirs s'ajoutant aux multiples bijoux en émaux, en carrés de pâte de verre et en métal doré filigrané – colliers, bracelets, boucles d'oreille, bagues, broches, ceintures et bandeaux bijoux qui retiennent les chevelures. Les pochettes, sacs et minaudières se font également fastueux, le tweed est rebrodé d'or, les incrustations sont de pierres et boutons précieux, les galons sont enrichis en applications.
Quant à la robe magnifiquement portée par Caroline Brasch Nielsen, transparente et parsemée de fleurs brodées, elle évoque une jeune femme échappée d'un tableau de Gustav Klimt, dont la peinture était par ailleurs influencée par l'art oriental. Klimt s'était rendu à Ravenne, dont il avait trouvé les mosaïques "incroyables, merveilleuses". L'art ornemental du peintre autrichien était alors considéré comme une synthèse entre l'Orient et l'Occident, un métissage de Rome, de Byzance et de l'Empire ottoman.
C'est enfin la réincarnation parfaite de l'impératrice Theodora qui clôt le défilé en la personne de Freja, vêtue d'un pantalon et d'un manteau léger tous les deux noirs brodés de fil d'or.
images courtesy of Chanel - Collection Métiers D'Art Paris-Byzance 2010/11