mercredi 18 mai 2011

Hyères 2011 : Céline Méteil


Agnes Karlsson

copyright Etienne Tordoir




copyright Etienne Tordoir




Lors du Festival International de la Mode d’Hyères, présidé cette année par l’énigmatique Raf Simons, Céline Méteil a remporté le Prix Première Vision ainsi que le Prix du Public et de la Ville d’Hyères.
Le Prix Première Vision, attribué pour la première fois, permet à la jeune créatrice française de bénéficier de 10 000 euros et lui offre l’accès au prochain salon qui aura lieu en septembre 2011. Première Vision est en effet le premier salon des tissus d’habillement et a déjà soutenu l’ensemble des candidats en lice en les mettant en contact avec les fabricants qui leur ont ainsi permis de réaliser leur collection.





copyright Etienne Tordoir





copyright Etienne Tordoir




La collection créée par Céline Méteil, qui a déjà travaillé en tant que seconde d’atelier chez Balenciaga et chez John Galliano, est entièrement réalisée en jaconas, cette fine mousseline qui est utilisée lors des essayages. Choisissant ainsi de montrer ce qui précède et, ce faisant, structure la robe, elle réalise de vaporeuses chrysalides qui révèlent autant cette étape de construction qu’elles en dévoilent l’aboutissement. Tout repose sur la fragilité de cette toile qui détermine l’essence et l’avenir du vêtement. Lui accordant une valeur en propre, elle joue de sa finesse et des transparences qu’elle implique pour créer des variations entre plis, superpositions et mises à nu. Le travail de Céline Méteil se présente ainsi comme la mise en avant de l’infinie délicatesse du vêtement, de la précision du geste qu’il suppose et de la pudeur qui le gouverne. Cette collection très épurée nous a beaucoup plu.







La même robe exposée au showroom et portée lors du défilé.






Une jeune mannequin portait une autre robe réalisée par Céline Méteil.




On réalise ainsi, dans cette alternance entre vision proche et éloignée, vêtement exposé et porté, combien le volume et la représentation en mouvement sont importants et lui accordent toute sa valeur. Le corps est ainsi décisif pour juger du tombé, la scénographie du défilé est essentielle à la dramatisation et, ce faisant, à la "romantisation" d'une collection. A savoir qu'il est nécessaire de l'insérer dans un contexte à la fois humain et artistique qui suscite l'émotion et l'imagination pour lui accorder une signification qui puisse être proprement subjective.